Pour faire suite à mon article « Besoins physiologiques : les bienfaits de la respiration sur les apprentissages et la gestion du stress ! » et parce que l’on me pose régulièrement la question … oui, je pratique, au quotidien, la respiration et la méditation de pleine conscience … mais cela n’a pas toujours été le cas et avant d’atteindre cette sérénité, le chemin a été long et sinueux … Retour chronologique sur ma pratique.
Lorsque j’avais 20 ans …
Pendant mes études supérieures, j’avais une professeure qui nous obligeait à faire de la méditation au début de chaque cours. Pour beaucoup, c’était probablement une pause bienvenue et relaxante, mais pour moi, c’était tout le contraire.
Hyperactive, je vivais très mal cette expérience. Rester assise en silence, essayer de calmer mon esprit et de me concentrer sur ma respiration étaient des défis insurmontables. Chaque session de méditation devenait une épreuve où je me sentais prisonnière de mes propres pensées agitées. Ce moment, censé être apaisant, devenait pour moi une source supplémentaire de stress et d’inconfort.
Puis en 2015
Soit près de 22 ans après 😉 … je me suis formée à la gestion du stress et des émotions dédiée aux entrepreneurs. J’y ai appris les mécanismes physiologiques du stress et des émotions, ainsi que le fonctionnement cérébral et neurologique autour de nos réactions psycho-corporelles et émotionnelles. Compte tenu de mes aptitudes personnelle, et au vu de ma curiosité, ma formatrice m’a encouragée à approfondir mes connaissances en me formant à la méditation de Pleine Conscience.
Cette formation Mindfulness a été une révélation. Elle m’a confirmé que j’étais dans le vrai … Que mon mode de vie et mes valeurs profondes me conduisaient sur la bonne voie et cela a réveillé mon envie de continuer et de renforcer l’apprentissage afin de pratiquer la pleine conscience non plus seulement instinctivement, comme je le faisais avant, mais de l’inclure dans une philosophie de vie avec la méthode apprise. Je pensais auparavant que la méditation était liée à une forme de religion, mais ayant pris conscience que ce n’était pas le cas, cela a fait tomber les barrières limitantes qui m’empêchaient de développer naturellement cette compétence par l’apprentissage. J’ai donc acquis la capacité de prendre du recul en faisant taire le bavardage de l’esprit, parce que je suis une « zébulon du cerveau », j’ai beaucoup d’idées, je pense beaucoup, je mets en place des stratégies pour mes bénéficiaires, je dois avoir des idées et je dois les avoir …vite ! Depuis, mes ampoules sont toujours allumées mais mon cerveau, physiquement, bouillonne moins ce qui ne me rend pas moins performante ou créative, bien au contraire, car je ne suis plus dans l’épuisement mental.
En 2017
J’ai intégré le cursus de formation de la Fabrique à Bonheur dans le but de me certifier en psychopédagogie positive. Lors de cette formation, nous avons eu plusieurs modules qui m’ont permis d’enrichir mes connaissances et ma pratique : la méthode Vittoz, une approche psychocorporelle visant à rétablir l’équilibre entre le corps et l’esprit par des exercices de rééducation cérébrale axés sur la perception sensorielle, la concentration et la régulation des émotions, pour réduire le stress, améliorer la concentration et renforcer la gestion émotionnelle ; l’hypnose, une technique thérapeutique induisant un état modifié de conscience permettant d’accéder à l’inconscient pour traiter divers troubles psychologiques et physiques, en facilitant des changements positifs dans le comportement et la perception des individus ; et la santé intégrative, s’inspirant de l’Ayurveda, médecine traditionnelle indienne millénaire, qui promeut la santé en considérant chaque individu comme unique et en équilibrant le corps, l’esprit et l’environnement grâce à diverses techniques telles que l’alimentation, les plantes médicinales, les massages, le yoga et la méditation.
Ces outils m’ont permis d’enrichir non seulement ma pratique professionnelle en y intégrant des approches variées et complémentaires, mais aussi d’approfondir mon développement personnel. Ils ont ainsi favorisé une meilleure compréhension des besoins individuels et une prise en charge plus holistique dans le cadre de la psychopédagogie positive.
2019
Je pratique la méditation quotidiennement, ce qui m’aide à prendre du recul alors que ma vie personnelle est particulièrement tourmentée, notamment en accompagnant ma mère en fin de vie, alors que ma vie professionnelle est intense. En septembre, la décision soudaine de mon fils aîné de prendre son envol m’a profondément affecté, me poussant à chercher une échappatoire à cet énorme tsunami émotionnel. J’ai alors décidé de partir seule à l’autre bout du monde pour me ressourcer. C’est ainsi que j’ai choisi de m’offrir une retraite méditative et ayurvédique en Inde.
Cette cure Ayurveda et méditation a été une véritable révélation pour moi, un coup de foudre inattendu et profondément transformateur. Au cœur du Kerala, j’ai plongé dans un monde de soins holistiques où chaque jour était une redécouverte de moi-même. Les massages ayurvédiques et les pratiques méditatives m’ont apporté une guérison intérieure que je n’avais jamais expérimentée auparavant. Chaque séance était une immersion dans la paix et la sérénité, me permettant de retrouver l’harmonie dans mon corps et mon esprit. Cette expérience a non seulement apaisé mes tensions physiques mais aussi nourri ma spiritualité, me laissant avec un sentiment profond de bien-être et de connexion avec moi-même.
2022
En épuisement post-covid, je ressens à nouveau le besoin de m’évader et m’inscris à un voyage intitulé « Méditation de Pleine Conscience & Ayurveda », animé par Jeanne Siaud-Facchin et Alain Facchin, experts renommés dans le domaine. Je pars donc pour une dizaine de jours dans ce lieu porteur d’énergie sur la colline de Chowara Beach dans le sud de l’Inde, pour y vivre des moments d’alchimie exceptionnelle, où se mêlent soins du corps, du cœur et de l’âme.
Ce fut un véritable voyage intérieur, une bulle de sérénité où la déconnexion est totale, notamment grâce à la beauté du lieu et l’absence de connexion moderne. La combinaison de la méditation de pleine conscience et de la cure ayurvédique, parfaitement complémentaires, m’a permis de me reconnecter à mon corps et d’approfondir mon introspection. Cette expérience a également été marquée par le plaisir évident qu’ont pris Jeanne et Alain à animer les ateliers ensemble, leur complémentarité ajoutant une dimension unique à la pratique de la méditation.
L’importance de prendre du temps pour soi et de se ressourcer s’est révélée primordiale dans cet environnement propice à la réflexion et au recentrage. La force du groupe, unie par une bienveillance partagée, a créé un espace où la vulnérabilité, les émotions, l’écoute et la gratitude étaient pleinement accueillies. Et bien sûr, le silence… ce silence si précieux, qui a révélé toute la profondeur et les bénéfices de cette expérience transformatrice.
Ce séjour fut donc bien plus qu’une simple pause dans mon quotidien. Ce voyage intérieur, porté par la synergie entre l’Âyurveda et la méditation, m’a permis de me déconnecter totalement de la réalité, de vivre des moments d’une intensité rare, et d’approfondir ma pratique. L’atmosphère apaisante de l’Inde, le cadre enchanteur et la force du groupe ont créé une alchimie unique, laissant en moi une empreinte durable de paix et de gratitude.
2023
Toujours animée par une passion profonde pour l’Inde et le désir ardent d’en découvrir davantage, je parviens à convaincre mon conjoint de m’accompagner dans un voyage immersif et solidaire intitulé « Splendeurs et déconnexion au Rajasthan ». Nous partons alors pour une aventure d’une quinzaine de jours, au cœur de ce territoire fascinant, où chaque instant se révèle être une expérience unique, riche en découvertes et en émotions.
Ce périple nous a menés d’un petit village d’agriculteurs aux vastes étendues du désert, nous plongeant ainsi dans l’authenticité de la vie rajasthanie. Accueillis chaleureusement par une famille au sein du village de Markheda, nous nous sommes intégrés à leur quotidien, initiant un projet d’élevage de chèvres destiné à améliorer les conditions de vie des agriculteurs locaux. Ce fut un temps de partage intense, où l’humanité se révèle dans sa plus belle simplicité.
Chaque moment passé au Rajasthan a été une invitation à la méditation et à la réflexion. Les vastes champs de sésame, ondulant sous la brise légère, ainsi que les paysages désertiques teintés des couleurs du crépuscule, ont provoqué en moi une contemplation silencieuse de la beauté pure de la nature. Les échanges sincères avec les habitants, leur curiosité bienveillante et leur accueil chaleureux, m’ont poussée à reconsidérer mes propres valeurs, notamment celle de la communauté.
J’ai eu la chance de partager, aux côtés des villageois, un moment spirituel d’une rare intensité lors d’une cérémonie religieuse au bord de la rivière. Émue par les chants mystiques et les rituels ancestraux, j’ai ressenti une connexion profonde avec cette terre sacrée, renforçant encore davantage mon lien avec elle. Plus tard, la tranquillité des dunes de sable, où j’ai passé une nuit à la belle étoile, enveloppée par le silence apaisant du désert de Thar, a offert une précieuse parenthèse de calme et de contemplation.
Ce voyage au Rajasthan s’est révélé être bien plus qu’une simple exploration géographique. C’était une immersion totale dans un univers où la tradition et la nature se conjuguent pour offrir une expérience humaine et spirituelle d’une intensité rare. Le rythme soutenu du voyage, marqué par des nuits courtes et des journées pleines de découvertes, n’a fait que renforcer la richesse de cette expérience. À mon grand étonnement, mon conjoint, habituellement éloigné de ce mode de vie et de pensée, a adoré ce voyage, se laissant lui aussi porter par la beauté et la profondeur des lieux. La générosité des habitants, ainsi que ma connexion avec la grand-mère du village, m’a laissée une empreinte indélébile de gratitude et de respect pour cette culture si riche et différente de la nôtre, tout en nourrissant ma pratique méditative d’une force nouvelle et durable.
2024 …
Est malheureusement une redite de 2019. Mon père décline de semaine en semaine, et se trouve actuellement en soins intensifs en cardiologie à Lyon, loin de tout et de tous. Pendant ce temps, mon « p’tit dernier » s’apprête à partir pour un tour du monde des verreries d’art d’ici 15 jours, un voyage qui durera au minimum deux ans. Afin de trouver en moi les ressources pour accompagner chacun au mieux et tenter de ne pas m’épuiser, je me tourne chaque jour vers la méditation.
La pleine conscience est devenue ma routine santé, un rituel essentiel pour maintenir mon équilibre. Concrètement, et parce qu’il n’est pas nécessaire de rester immobile pour méditer, je la pratique au quotidien sous plusieurs formes :
- Lorsque je promène mon chien, j’intègre la marche méditative, une technique où je me concentre sur chaque pas, sur ma respiration, et sur les sensations corporelles que cette marche me procure.
- A mon cabinet, sur le temps du déjeuner, je fais une sieste méditative de 20 minutes, un moment où je me plonge dans un état de relaxation profonde, laissant mon esprit se reposer tout en restant conscient.
- Dans le train, durant les 2 heures qui me mènent à Lyon lors de mes allers-retours bihebdomadaires, je profite de ce moment pour observer le paysage, ressentir mes sensations corporelles et mettre des mots sur mes émotions. En dirigeant mon attention vers la vitre, je permets à mon esprit de se détacher du stress et de sortir de ce contexte anxiogène. C’est avant tout cela, la pleine conscience : se recentrer pour retrouver la sérénité dans chaque instant.
J’aspire vraiment à ce que mon retour d’expérience vous inspire à mettre en place, vous aussi, ce rituel de bien-être… Car si j’y arrive, vous pouvez également y parvenir !
En début d’année, j’ai émis le souhait de repartir dans le Kerala. L’avenir nous le dira..