2ème portrait de mon tour de France des Praticiennes en Psychopédagogie Positive, laissons la parole à Carine Pradon, qui m’a touchée de par sa profession (clin d’œil à mon frère Manu).

 

Bonjour Carine, tu es depuis peu certifiée en psychopédagogie Positive, peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?

Carine Pradon Praticienne en Psychopédagogie PositiveBonjour Stéphanie, je suis professeure spécialisée pour jeunes sourds depuis 18 ans à l’INJS (Institut National des Jeunes Sourds ) de Bordeaux-Gradignan, également maman de deux garçons de 9 et 6 ans.
Entre mes pratiques professionnelles et mes interrogations de maman, je me suis intéressée à d’autres approches de la pédagogie, j’ai pu participer à une formation sur les cartes heuristiques (mind mapping) il y a 5-6 ans, puis de fils en aiguilles au cours de ma vie pro et perso je suis finalement arrivée a la formation de psychopédagogue positive.
Et je suis très contente d’avoir fait ce parcours j’avais l’intuition que la psychopédagogie positive pouvait amener un changement positif dans mes pratiques.
Bien sur comme toute j’ai d’abord utiliser la psychopeda avec mes enfants !!

 

Tu es professeure avec la particularité d’enseigner en langue des signes à l’INJS de Bordeaux , pourquoi avoir choisi cette voie ?

En fait, en tant que professeure spécialisée pour jeunes sourds, j’utilise le mode de communication le plus adapté à mes élèves et ce n’est pas obligatoirement la langue des signes !! J’utilise également le langage parlé complété (LPC) tout dépends du choix des jeunes et des parents.
J‘interviens dans des classes spécialisées à l’INJS où dans un collège ordinaire, ou en SSEFS c’est-à-dire en individuel en accompagnement de jeunes sourds qui suivent les cours en inclusion dans une classe ordinaire. Certains jeunes sont dans des écoles primaires car nous accompagnons les jeunes de 3 a 20 ans.
Stéphanie comme tu as pu le comprendre, les jeunes accompagnés par l’INJS sont très différents de part leur degré de surdité, leur mode de communication et leur mode de scolarisation. Toutes ces particularités me permettent d’avoir un travail toujours différents.
La maitrise des différents mode de communication, des savoirs académiques et la prise en compte des besoins particuliers de chaque élève me permet d’adapter au mieux les manières d’appropriation des savoirs pour les jeunes. Encore plus avec la psychopédagogie positive !

 

Peux-tu nous donner une définition du métier de praticienne en psychopédagogie positive

Pas simple comme définition. Je pense que chaque personne peut donner une définition bien a elle suivant sa façon d’être, de voir le monde, de son vécu….
Pour moi, être praticienne en psychopédagogie positive c’est accompagner dans les apprentissages afin de les rendre plus simples ou plus rapides ou …. selon les besoins de chacun.
Chaque praticienne est différente, chaque accompagné aussi.
Je choisis l’accompagnement en fonction de ce que me livre mes élèves soit plus sur le versant émotions / stress dans un accompagnement d’examen, soit sur un versant plus méthodes / habitudes de travail pour de jeunes collégiens (mind map, gestion mentale), soit un versant émotions / relations aux autres ….
Je souhaite qu’à la fin de mon accompagnement le jeune soit autonome avec ses apprentissages et examens…… Je suis un appui momentané, quand il est prêt, il peut faire seul sans moi, s’il a besoin je suis là pas loin.

 

Qu’est-ce que cette certification t’a apporté et qu’est-ce que cela a changé dans ta pratique d’enseignante ?

Ouh lala cette certification m’a apporté énormément !
Déjà d’un point de vue personnel plus de sérénité, une autre vision de la vie, des outils pour mes enfants, des nouvelles copines !
D’un point de vue professionnel, également beaucoup de choses ont changé même si de façon intuitive j’avais déjà initié des rituels.
Je pense ce qui m’a le plus chamboulée c’est les modes d’évocations. J’évoque de façon visuelle et dans ma formation de prof spécialisée pour sourds nous avons été « matraqué » sur l’importance du visuel donc visuel à fond pour les cours …
Malgré la surdité l’évocation n’est pas automatiquement visuel pour tous les sourds donc maintenant je sais m’adapter ! Même si ça a été très compliqué pour moi de comprendre les autres modes d’évocations.

 

Tu est une adepte du MindMapping … comment as-tu découvert cet outil de pensé visuel ? L’utilises-tu au quotidien en classe ?

livre de Chantal Évano « la gestion mentale : un autre regard, une autre écoute en pédagogie »Adepte oui voire maniaque du Mindmapp !!
Depuis que j’ai découvert cet outil, je l’utilise tout le temps aussi bien dans mon travail qu’à la maison ! Tout le monde y a droit collègues, enfants……
J’ai fait une formation avec Valerie Eichenbaum et là le choc quel outil merveilleux.
Pour les jeunes sourds, ou pas d’ailleurs, cet outil me parait très utile. Une telle puissance pour une simplicité de mise en ouvre. Spatialiser, catégoriser, mémoriser, organiser sur une seule feuille avec des couleurs, j’adore et trouve intéressant pour un meilleur investissement. Quand les jeunes les réalisent seul c’est gagné !
Je l’utilise dans la classe, en fin de séquence pour un bilan / résumé, ou en début pour un rappel de la séance précédente, en méthodologie (pour lancer les idées, organiser son travail de la semaine des révisions ) …..
Je double toujours avec du plus linéaire afin d’avoir un support correspondant à chaque élèves.
Parfois les élèves n’adhèrent pas au mind mapp, alors je suis frustrée mais je garde mes cartes dans mes préparations de cours !

 

Pour le mot de la fin, peux-tu nous recommander un livre qui t’a particulièrement touché

Stéphanie un livre en particulier euh….. moi c’est la gestion mentale, j’adore.
Je trouve cela tellement important de savoir comment fonctionne notre pensée alors un livre ….. il y a le livre de Chantal Évano « la gestion mentale : un autre regard, une autre écoute en pédagogie » plus disponible en librairie mais dispo gratuitement version numérique sur gestion-mentale.ch

Merci Carine et bonne rentrée !