Confinements, fermeture des écoles, atmosphère incertaine… La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a eu des effets majeurs sur la santé mentale des jeunes (et des moins jeunes) !

Mais, nous parlons de crise, or je pense que ce n’est pas le bon mot. C’est une catastrophe qui nous est arrivée. Le mot « crise » vient du monde médical. On parle de crise d’épilepsie… Le patient reprend ensuite sa vie comme si de rien n’était. La catastrophe, c’est « cata », la coupure, « stophaie », le virage. Le COVID est une catastrophe culturelle.

Depuis l’automne 2020, j’en fais le constat : stress, angoisse, troubles alimentaires, perte de confiance dans l’adulte référent, désocialisation, phobies scolaires, addictions (écrans, substances psychoactives), troubles dépressifs, etc. Les plus vulnérables ont été d’autant plus touchés.

Il me fallait réagir vite pour mieux accompagner ces adolescents. Je me suis donc formée aux Premiers Secours en Santé Mentale.

 

Qu’est-ce que la santé mentale ?PSSM

Selon l’OMS, la santé mentale est « un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».

Santé publique France précise 3 dimensions à la santé mentale :

  • La santé mentale positive regroupe le bien-être, l’épanouissement personnel…
  • La détresse psychologique réactionnelle : liée à des difficultés que l’on peut rencontrer au cours de sa vie (deuil, rupture amoureuse, traumatisme…), cette détresse « ponctuelle » peut mener à des épisodes dépressifs. Si elle ne nécessite pas de soins médicaux, elle doit tout de même être prise au sérieux.
  • Les troubles psychiatriques (ou troubles psychiques, ou troubles mentaux) : qu’ils soient sévères ou non, ces troubles sont associés à un diagnostic et nécessitent une prise en charge médicale (dépression, addictions, troubles du comportement alimentaire, psychoses, trouble bipolaire…).

 

En quoi consiste cette formation de Premiers secours en santé mentale ?

Cette formation apprend comment fournir un soutien initial aux personnes qui subissent le début de troubles de santé mentale, la détérioration de troubles existants de santé mentale, ou des crises de santé mentale. Concrètement, elle permet :

  • D’acquérir des connaissances concernant les troubles de santé mentale :
    • Dépression,
    • Troubles anxieux,
    • Troubles psychotiques,
    • Troubles liés à l’utilisation de substances,
    • Problèmes d’addiction au jeu,
    • Troubles des conduites alimentaires.
  • De mieux appréhender les différents types de crises en santé mentale :
    • Pensées et comportements suicidaires,
    • Automutilation non suicidaire,
    • Attaques de panique,
    • Évènements traumatiques,
    • États sévères de psychoses,
    • Effets sévères liés à l’utilisation de l’alcool et de substances toxiques,
    • Conduites agressives.
  • De développer des compétences relationnelles :
    • Écouter sans jugement,
    • Rassurer,
    • Communiquer de l’information.
  • D’utiliser un plan d’action pour apporter un soutien immédiat sur des problèmes de santé mentale

 

Concrètement, après cette formation de quoi je suis capable ?

Pour faire un parallèle avec la formation aux premiers secours « physiques » (PSC1) dont le but est de « protéger, alerter, secourir », en PSSM, le mot d’ordre est « AERER ». Cela fait écho à 5 grands axes :

  • Approcher la personne, évaluer et assister en cas de crise
  • Écouter la personne, activement et sans jugement
  • Réconforter, informer et déstigmatiser
  • Encourager la personne à aller vers des professionnels
  • Renseigner sur les autres ressources disponibles

Cette formation a donc renforcé mes connaissances sur le sujet et je sais, désormais, mieux repérer les troubles, les comportements qui diffèrent par rapport à l’ordinaire.

Cela me permet de lancer plus facilement la discussion avec mes bénéficiaires, les écouter, les rassurer, parler des soins qui existent, et les orienter pour une prise en charge par un professionnel si besoin. Cette orientation peut être vers un psychiatre, d’un psychologue ou d’autres types de thérapies. Vous le savez, je travaille déjà en réseau avec les professionnels de santé du secteur.

Je peux aussi proposer d’autres ressources disponibles comme des livres, des applications de méditation sur smartphone, des sites internet, etc.

Mon rôle de secouriste n’est pas d’accompagner dans le soin mais VERS le soin !

 

En quoi cette formation me tenait à cœur ?

La moitié des troubles mentaux déclarés à l’âge adulte se sont déjà manifestés entre l’âge de 14 et 18 ans. A l’adolescence, les jeunes cherchent à s’isoler et changent de comportement. Cette période, profonde de bouleversements, est difficile à gérer pour la famille et ne permet pas toujours de savoir si ces bouleversements sont liés à l’adolescence ou à des troubles mentaux.

En tant que praticienne en Psychopédagogie Positive, j’ai constaté un réel changement au cabinet, en terme de santé mentale chez mes bénéficiaires, entre avant la catastrophe culturelle et maintenant. Après ma certification en tant que Facilitatrice SPARK Résilience®, il m’a paru évident que je devais aller encore plus loin dans l’accompagnement des jeunes en détresse.

Avec cette formation, je peux désormais détecter plus tôt mes bénéficiaires en souffrance (adolescents et adultes) et mettre en place, avec les professionnels de santé du secteur, un protocole de soin pour les aider à stabiliser leur état.